Durant une vingtaine de jours, j’ai observé et photographié les couchers de soleil à Val d’Isère, chaque soir devenant une rencontre renouvelée avec la lumière. À travers mes prismes, les images se métamorphosent : des irisations pourpres, roses et violettes surgissent, comme si la lumière elle-même révélait sa part secrète. Cette expérience m’a rappelé à quel point le spectre visible à l’œil humain n’est qu’une infime portion de l’immensité invisible du réel.
Présentée sous la forme d’une installation immersive, la série déploie ses images dans un espace baigné de clair-obscur. Des faisceaux lumineux colorés viennent partiellement révéler les photographies, en altérant subtilement leurs teintes et en brouillant la perception. Les tirages, réalisés sur divers supports (mats, brillants et métalliques) réagissent à la lumière, renvoyant des reflets changeants qui transforment sans cesse l’expérience du regard. Par le jeu des formats et des profondeurs, un paysage se recompose : le spectateur est invité à s’approcher, à reculer, à se laisser happer par ces variations lumineuses où la matière et la lumière se confondent.