Color Poetry, 2012-2018
Impressions numériques sur papier coton, dimensions variables.
Entre 2012 et 2018, j’ai développé une série de dessins numériques qui marque une étape importante dans mon parcours et dans ma manière d’envisager le vivant. À partir de tracés manuels – encre, crayon, feutre, peinture – j’ai prélevé des formes que j’ai ensuite réassemblées dans l’espace numérique. Ce passage du geste analogique à la composition digitale ne s’est pas imposé comme un simple changement d’outil, mais comme une manière de réécrire, de réanimer le vivant à travers la couleur et la forme.
Je conçois ces compositions comme des poèmes visuels. Les formes organiques y prolifèrent et se métamorphosent, évoquant tour à tour le végétal, le minéral, les mondes microscopiques ou cosmiques. Ce glissement d’échelles traduit mon désir d’explorer une vitalité commune à toutes les formes, un mouvement continu de transformation.
Le numérique, loin d’effacer la main, prolonge ici mon geste. Il me permet d’orchestrer des univers fragiles et foisonnants, d’envisager le dessin comme un acte de réparation symbolique face à un vivant qui se fane.
Cette série s’inscrit dans un moment où les préoccupations écologiques devenaient centrales dans nos sociétés. Elle accompagne ma propre prise de conscience : dessiner, pour moi, revient à célébrer la persévérance du vivant, à en faire l’éloge comme un acte de résistance poétique et une invitation à protéger ce qui nous relie intimement au monde naturel.